03.11.2014

Rede von StD i.R. Hubert Schulte

Chers amis,

le XXe siècle a vu les deux plus grandes guerres de l'histoire des hommes. Deux fois, la France et l'Allemagne y étaient impliquées. Et deux fois, elles ont causé des millions de morts et des souffrances atroces.

En 1944, à un moment où la Seconde Guerre mondiale était définitivement perdue pour l'Allemagne, on mobilisa, chez nous, la dernière levée en recrutant même des lycéens de 15 ans. J'étais parmi ceux-ci, et je partis le 5 janvier 1944 pour faire mon service dans l'armée allemande. En mai 1945, je me retrouvai à Saint-Médard-en-Jalles, prisonnier de guerre des Français. Pas la peine de vous dire que ma première station, un camp de prisonniers, n'était pas le paradis.

Mais il faut dire que j'avais de la chance: je le devais à la langue française pour laquelle j'avais du goût et une certaine facilité ce que je ne découvris qu'un an plus tard. Ce fut une découverte! Chers amis, avant de céder à des effusions sentimentales, je vous offre d'en discuter tout à l'heure, si le c½ur vous en dit.

La langue française, votre langue, chers invités, est si belle! Et les Français, ce sont des gens charmants – ce que le Bon Dieu lui-même n'a pu ignorer qui leur a envoyé deux hommes que je n'hésite pas à appeler grands: le général Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer.
C'est en 1960 que j'entendis la voix du général et président en langue allemande: «Ich will mit der Jugend ein neues Europa bauen. ...».

Je versai de chaudes larmes en l'écoutant. J'enseignais votre langue et j'étais d'autant plus heureux que j'avais des élèves qui travaillaient très bien dans le sens de M. le Président. Pour moi, tout cela tint du miracle. Ces deux grands hommes politiques, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, avaient décidé de terminer les siècles d'hostilité et de haine qui avaient marqué l'histoire des Français et des Allemands et de réaliser la réconciliation des deux peuples qui s'étaient considérés comme des ennemis héréditaires.

50 ans plus tard, deux autres présidents, français et allemand, qui s'embrassent et qui félicitent un jeune bachelier allemand à l'occasion de son 20e anniversaire, m'ont réchauffé le c½ur encore une fois et, je le dis franchement, profondément.

Aujourd'hui, c'est vous, chers amis – élèves, équipes pédagogiques,parents et anciens collègues – c'est vous qui êtes en train de réanimer notre tradition des échanges scolaires dont les premiers ont eu lieu en 1977, début du jumelage entre le Collège Albert Debeyre et le Friedrich-Leopold-Woeste-Gymnasium et début de beaucoup de solides liens amicaux qui se sont créés pendant toutes les années.

Toutes mes félicitations à ceux qui participent à sa réanimation et à la réalisation des visions des grands politiciens français et allemands en ce qui concerne les bonnes relations franco-allemandes dans une nouvelle Europe. Que nos échanges perdurent.

Ce sont ces photos-là qui m'ont poussé à composer mon petit récit que j'ai eu le plaisir et l'honneur de vous présenter en langue française et lesquelles j'aimerais bien vous offrir, chers invités, tout en vous assurant de grand c½ur de notre amitié sincère et en vous souhaitant une belle et heureuse semaine chez nous.
 


 Letzte Änderung:  04.11.2014